"Le der des ders, de la der des ders..."
Ceux qui passent, de temps à autres, sur le blog, on pu remarquer l'intérêt que je porte à la "drôle de guerre", celle de 14 !
Cet intérêt, est non pas militaire, car étant profondément un non-violent dans l'âme. Ce ne sont pas non plus les retours d'un grand gamin ayant jouer au "pan-pan", petit...
Cet intérêt, n'est pas non plus, une passion pour une grande phase de l'histoire géopolitique qui a boulversé l'Europe depuis presque 100 ans...
Tout est né par la lecture du recueil "lettres de poilus", suivi de l'envie de faire quelques ébauches, devenus croquis qui se sont, petit à petit, mués en embryon d'histoire, à l'aide d'Ed...
Ému par cette lecture, je pensais que chacune de ces lettres était une histoire digne d'être illustrée et qu'elle cachait à chaque fois un destin, une personne, une personnalité, un passé et pour certains seulement, un avenir... Des histoires qui racontées aujourd'hui ne sembleraient pas plausibles, tant elles sont pleines de rebondissements et de péripéties.
C'est pourquoi, je ne pouvais passer à côté du décès de Lazarre Ponticelli, ce 12 mars dernier, le dernier poilu français, "le der des ders, de la der des ders", à l'âge de 110 ans.
Je vous invite à découvrir son histoire car elle est le parfait exemple de ces incroyables, mais hélas malheureuses, histoires... Par ICI.
Une page qui se tourne...
Une petite évocation libre et personnelle, le voilà désormais en plus, un personnage de BD...
L'article de Libération...
"Le dernier poilu est mort. Hier. A 110 ans. Et son histoire résonne étrangement. C’était un Italien, un immigré, un sans-papiers. Un sans-le-sou. Un tout p’tit gars. Un enfant de 9 ans fuyant un pays natal où l’on crevait la dalle.
Quand il arrive à Paris, en 1906, Lazare Ponticelli ne connaît ni le français, ni l’alphabet, ni personne. La France l’accueille, c’est du moins ce dont il veut se souvenir. Il se débrouille, vit de petits boulots, devient entreprenant, entrepreneur, ramoneur. La guerre éclate. La Grande. Lazare voit les Français partir, on dit «la fleur au fusil». Lazare, lui, est parti parce que «tout le monde était parti. Tous les Italiens et les familles étaient partis.» Plus de travail. Le front pour seul horizon. Lazare défend la France «parce qu’elle [lui] a donné à manger». Mais la France ne voit en lui qu’un étranger. Et le confie à la Légion étrangère. L’Italien sait à peine se battre, il subit les tranchées, les obus, le croc des barbelés. Il voit les copains massacrés, asphyxiés. Lazare ne sait pas pourquoi il se bat. Ceux d’en face non plus. Il le comprend, très vite. «On se tirait dessus et on ne se connaissait pas. Pourquoi ?»
En 1915, l’Italie rangée auprès des Alliés, la France renvoie Lazare chez lui, entre deux gendarmes. Et Lazare recommence la guerre en Italie. Mêmes horreurs, même fraternité, jusqu’à l’Armistice. Quand Lazare cherche à se faire démobiliser sous uniforme français, la France refuse : elle ne veut pas de lui. Lazare insiste et obtient gain de cause. De retour à Paris, le petit Rital se marie, fait fortune, mais il n’oublie pas. Il peut pas oublier «tous ces jeunes tués». Le «gâchis» comme il dit. Il le dénoncera toute sa vie. Hier Nicolas Sarkozy lui a rendu hommage. Au nom de la Nation. Il est vrai que Lazare, en 1939, avait obtenu ses papiers…"